LES DIFFICULTÉS FINANCIÈRES DE L'ESSONNE S'AGGRAVENT DE PLUS EN PLUS
« Nous avons perdu en un an ce que nous avons perdu en six ans » déplore François Durovray, président de l'Essonne. Les finances du département sont dans le rouge, comme l'a souligné le rapport d'orientation budgétaire présenté ce lundi. Les dépenses de fonctionnement augmentent chaque année, avec une hausse de 77 millions d'euros en 2023. Cette augmentation est attribuable en grande partie à la croissance démographique, entraînant une augmentation des besoins sociaux. En revanche, les recettes chutent de manière drastique, avec une diminution de 100 millions d'euros en 2023. « Ce n'est pas tenable » martèle le président du département, François Durovray (LR).
La cause de cet effondrement s'explique ainsi : « D'une part, la crise immobilière se manifeste par une diminution de 30% des droits de mutation à titre onéreux par rapport à 2022, engendrant une perte de 80 millions d'euros », précise le département dans un communiqué. Il s'agit d'une taxe perçue par les départements lors de la transaction immobilière.
De plus, la TVA, qui constitue un tiers des recettes du département, est moins dynamique en raison de l'inflation, entraînant une perte supplémentaire de 12 millions d'euros pour l'Essonne. Enfin, les dotations de l'État subissent également des coupes.
« C'est un phénomène qui ne concerne pas uniquement notre département », souligne François Durovray. En raison de la crise immobilière, l'Essonne est le deuxième département le plus touché en pourcentage par la perte de droits de mutation. Les Yvelines arrivent en tête, la Seine-et-Marne est troisième, et les cinq autres départements franciliens figurent parmi les dix premiers au niveau national.
Pour rétablir l'équilibre financier, des coupes budgétaires seront mises en place. Cependant, avec 96% de dépenses obligatoires en 2023 contre 89% en 2015, le défi reste immense. « Tout le monde va devoir faire des efforts. Ce qui veut dire concrètement qu'on ne va pas remplacer tous les départs à la retraite, on va demander aux maisons de retraite de faire des efforts de gestion et de serrer leurs dépenses et nous allons supprimer quelques subventions pour les communes et les associations qui peuvent subsister sans notre aide ».
Certaines dépenses facultatives seront gelées, y compris les aides à la pierre, avec la mise en place d'une année blanche. « Aujourd'hui nous subventionnons les logements sociaux. L'an prochain, nous ne subventionnerons rien ce qui va aggraver la crise du logement que nous connaissons déjà. Mais le logement est une compétence de l'État » souligne le président du département. Au total, 80 millions d'euros ne seront pas investis en 2024.
L'unique alternative : contracter des dettes pour le département ?
Face à cette situation, le président estime qu'il est nécessaire de revoir l'ensemble du modèle économique départemental. C'est pourquoi une motion a été votée à l'unanimité lors de la présentation du rapport d'orientation budgétaire, appelant le gouvernement à redonner aux départements leur autonomie financière, perdue avec la réforme de la fiscalité locale. « À terme, nous allons devenir une simple agence, s'alarme François Durovray,sans aucune marge de manœuvre. »
En novembre, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé une aide de 230 millions d'euros pour soutenir les départements, mais cette somme est jugée « ridiculement basse » par François Durovray. Sa seule option désormais est d'endetter le département. « C'est notre seul levier. Dès l'an prochain, notre capacité de remboursement va passer de 4 à 12 ans, ce n'est pas possible » déplore-t-il. La dette du département s'élève désormais à près d'un milliard d'euros.
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